De cette campagne, je me souviendrai aussi des journalistes qui ont émergé : Namias et François Longuet, des blondes en veux-tu en voilà à TF1. Je me souviendrai que Des Paroles et des Actes a été l'émission phare, que la sécurité ne s'est pas imposée comme thème de campagne.2012 fut le temps des meeting et des tribains; on en a vu des drapeaux flotter !

La campagne a vu les campagnes et les jeunes des campagnes voter à fond FN qui l'air de rien a davantage été comprise que les autres. On a beaucoup jonglé avec les chiffres aussi jusqu'à déboussoler les gens inquiets par la crise et les prix qui n'en finissent pas de monter.

Il restera aussi des hommes transformés : l'un qui tout mou a gravi un à un les échelons pour tenir tête au candidat sortant. L'autre qui a enlevé entièrement ses habits présidentiels, a voulu être homme du peuple, mais a fini par trop courir après les voix du FN. Je me souviendrai du "moi président de la république" de Hollande et du Petit calomniateur de sarkozy autour d'une table des dabats transformée en vaisseau spatial.

Je me souviendrai pour finir de la musique solennelle de la campagne avant les spots, genre fin du monde.

Il y a eu aussi quelques notes comiques comme le clip d'une blonde pour Mélenchon mais surtout le Poutou qui préférait séquestrer le patron entre copains plutôt que de "se faire chier" à faire campagne.

Une campagne qui s'achève après les giboulés, qui a oublié Toulouse, le Centre, la grandeur de la France, pour attendre des estimations à 20h qui sont pas toujours justes au temps T.

Je me souviendrai du Fouquet's où Sarko est allé dîner avec Johnny le soir de sa victoire. Je me souviendrai de la place de la Concorde où il a fait la fête tandis que Mireille Mathieu a chanté la Marseillaise ! Je me souviendrai qu'à La Bastille il y avait du baston comme au capitole à Toulouse. Il a donc réussi lui qui voulait devenir président depuis tout petit !

Pendant ce temps, Strauss Kahn a promis de reprendre les rênes du PS futur parti social-démocrate à la française, grave face à une Ségolène au sourire figée, qui elle aussi veut garde la tête du PS.

Je me souviendrai du tic de Sarkozy. Il se gratte l'aile droite du nez avec son index. De sa façon de dire : "je suis pour une culture des résultats".

Je me souviendrai des adieux de Chirac à Angela Merkel : deux baise-main démonstratifs.

Je me souviendrai que selon certains, Ségolène aurait adopté la même coiffure que Cécilia, lors du débat, pour perturber Sarko.

Je me souviendrai de "la colère saine" de Ségolène Royal sur la place des enfants handicapés dans les écoles. Toute de noire vêtue, un peu bonne soeur, afin d'incarner l'autorité. On a même l'impression qu'elle a changé de coiffure, plus aérienne. Lorsque le réalisateur fait un plan éloigné, on a l'impression que Sarkozy est vraiment petit. Il fait le dos rond pour mimer sa technique : adoucir le débat, insister sur les points d'accord plutôt que de désaccord. Ségo veut sortir de ce schèma et attaque sur la violence policière, les deux femmes policières violées, "qu'avez-vous fait ?" demande Ségo. Elle propose de créer des emplois de fonctionnaires pour raccompagner les femmes policières le soir !!!

Je me souviendrai des attaques répétées contre "Monsieur Hollande". Est-ce qu'il va imposer la CSG ? demande Sarko. "Vous avez qu'à débattre avec François Hollande" répond Ségo. Autre attaque sur Hollande : "Monsieur Hollande dit qu'il n'aime pas les riches. Il pense qu'on est riche quand on touche 4000 euros. Il ne doit pas beaucoup s'aimer" ironise Sarko.

Je me souviendrai des erreurs de Ségo en économie sur le financement du personnel hospitalier ou la dette.

Je me souviendrai de Ségo qui prend les habits de professeur quand elle interroge Sarko sur la part du nucléaire dans l'énergie en France. Sarko pateauge : "C'est important, la moitié". "Non, 19% !" sourit victorieuse la Ségolène sommant Sarko de mieux réviser ses fiches sur le nucléaire.